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La société sénégalaise à la loupe


Abdou Khadre Gaye dénonce dans ses deux ouvrages les tares de la société sénégalaise et l’incite à changer de comportement.
« YAAY KAAN ? » (Qui es-tu ?) et « LES CHANTIERS DE L’HOMME » sont les deux nouveaux ouvrages d’Abdou Khadre Gaye, gestionnaire de formation et président fondateur de l’Entente des mouvements et associations de développement (Emad). Il s’agit respectivement d’une pièce de théâtre et d’un essai. La cérémonie de lancement de ces deux ouvrages a eu lieu ce matin à la maison de la culture Douta Seck. « Yaay Kaan » avait été créé entre 1991 et 1993 mais déjà en 1990, le titre et la trame de l’histoire avait été conçus pour être interprétés par la troupe amateur de la Jeunesse Amicale de Thieudème (JAT), quartier traditionnel lébou d’où l’auteur est né. A l’époque, l’ouvrage racontait en toute simplicité la vie d’une jeune fille ainsi que celle de l’enfant qu’elle eut avant le mariage. Selon Abdou Khadre Gaye, « Yaay Kaan » nous renvoie à nous-mêmes car cette pièce de théâtre reflète la société sénégalaise telle quelle (à travers le sous titre « Regard sur Xaal Yoon », qui est le quartier où se déroule toute l’histoire), avec ses tares, son hypocrisie et sa misère. Xaal Yoon est un quartier populeux de Dakar, avec ses rues bosselées, jonchées d’ordures et de flaques d’eau nauséabondes, ses ruelles en cul de sac, sinueuses et sales autant que ses égouts, son sol pourri d’où jaillissent des bâtisses branlantes, des baraques sordides…Ses habitants, à l’image du quartier sont pour la plupart sur la mauvaise pente avec son lot de désolation et de misère. A travers ce livre, l’auteur nous fait également découvrir l’ambiance de cupidité et de cynisme qui domine dans l’univers politique sénégalais qui est une vraie jungle où les plus forts écrasent sans état d’âme les plus faibles. Abdou k. Gaye cherche à voir, à comprendre la société dans laquelle il vit en faisant « une peinture libre et naïve de celle-ci ». Il jette un regard simple sur sa société et sur quelques questions essentielles qu’elle oublie de se poser comme « la question existentielle yaay kaan ?, s’adressant à tous les sénégalais (y compris moi) en tant qu’individu, citoyen où homme tout court » dit-il. Le second ouvrage, « Les chantiers de l’homme », constitue pour l’auteur la suite du premier ouvrage car il y montre le chemin à prendre, la démarche à suivre pour surmonter les obstacles au développement en conscientisant la société sénégalaise dans sa totalité. « Les hommes politiques, les leaders de partis et les chefs religieux sont le miroir de cette société qui a mis en eux toutes ses espérances. Ils doivent changer de comportement et prendre les choses en main pour donner aux jeunes le bon exemple et la voie à suivre pour le développement du pays » poursuit Abdou Khadre. Interpellé sur le cas du conflit de générations évoqué dans la pièce de théâtre, l’auteur nous dira que les jeunes ne trouvent plus de repères, ils ne voient plus en les vieux des sages, des guides car ces derniers ce sont écartés de ce rôle. L’éducation est également à l’ordre du jour dans l’ouvrage car les parents, ceux qui doivent éduquer, n’ont plus ou peu de temps à consacrer à leur progéniture qui sombre dans la déchéance (avec comme corollaire la délinquance, la drogue, la prostitution etc.). Et enfin, l’auteur voudrait, après lecture de ces ouvrages, que chaque sénégalais se pose la question existentielle « yaay kaan ? » pour savoir qui il est et c’est seulement à ce moment qu’il saura son objectif, son rôle à jouer dans la société pour qu’ensemble nous puissions changer de comportement. Les sénégalais doivent sortir de leur léthargie pour contribuer au développement du pays.

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